communication de crise
communication et gestion de crise

 

En tant que Référent Défense Garde Nationale, et également officier de réserve citoyenne au sein de l’armée de l’air, j’ai été invité, par la Garde Nationale, à effectuer un stage d’une semaine au sein de la prestigieuse école spéciale militaire de Saint-Cyr COETQUIDAN, dans le cadre d’une formation certifiante de Saint-Cyr Formation Continue (https://www.scyfco.fr/). Celle-ci est intitulée Management d’équipe et efficience avec ses 3 modules séparés (1.Management équipe multiculturelle, 2.Gestion de l’urgence, 3.Gestion des conflits interpersonnels).

L’idée de cet article est de clairement décrire en quoi les militaires peuvent nous rendre encore plus efficaces dans nos entreprises privées. Les formateurs sont, du reste, nommément cités dans mon article et peuvent intervenir dans vos établissements pour vous former et vous faire bénéficier de leurs talents, dans le cadre de SCYFCO ou en tant que consultant indépendant. N’hésitez pas à les contacter.

Le contexte général de la formation

Un stage à Saint Cyr COETQUIDAN de 5 jours intenses, productifs, déstabilisants comme le promettait la brochure préalablement envoyée. Avec des formateurs de très grande qualité. Puisque nous avons été suivis, formés et mentorés par 3 anciens militaires. Un ancien Colonel d’un régiment de transmission, Patrick BIETRY, 28 ans d’ancienneté sur les principaux théâtres d’opération (https://www.linkedin.com/in/patrick-bietry/), Christophe ALLARD (https://www.linkedin.com/in/christophe-allard-7291a6148/) ancien Lieutenant parachutiste des GCP, 15 ans d’expérience sur le terrain et enfin, un tout jeune « retraité » du GIGN, Vincent FRANCOIS, négociateur dans le groupe https://www.linkedin.com/in/vincent-francois-aba0565b/.

Partie 1 « Sans soumission librement consentie, rien ne fonctionne ».

La première leçon de cet exercice d’une semaine réside dans la démonstration que le groupe rend les personnes le composant beaucoup plus fortes, pertinentes et efficaces, à partir du moment où les fondamentaux sont là, acceptés de tous.

On a l’habitude de dire que l’on est seul quand on dirige une société ou un établissement quelconque. L’exercice du pouvoir ne se délègue pas. L’intérêt de cette formation, où chacun devenait, dans chaque exercice, leader ou leader adjoint, était de démontrer que 10 personnes, ne se connaissant pas, venant d’origines différentes, pouvaient, en moins de 48 heures, construire un radeau pour exfiltrer des blessés, bâtir un pont traversant un petit lac et mener une mission complète d’une journée en réussissant chacun des points intermédiaires de la mission.

Un groupe est plus fort que la somme de chacun de ses composants.

Et ça, déjà, pour moi, c’était la leçon numéro 1. Reconnaître que oui, seul on avance plus vite, mais à plusieurs, on avance plus loin.

Sans hiérarchie claire, s’imposant à tous, rien n’était possible car les consignes ne se transmettent et ne se reçoivent plus. Sans référentiel commun, pas de dialogue possible. Sans soumission librement consentie, rien ne fonctionne.

Certains types de communication mal gérées mènent au pire des scénarii : le chaos informationnel ou pire, le vacarme informationnel.

Dans un exercice de gestion de crise d’intensité maximum, la communication avec le client (donneur d’ordre) doit parfois passer au second plan par rapport aux communications avec les opérationnels (dont peuvent faire partie certains intervenants du client). Le client sera contacté lorsque des informations claires pourront lui être données. A l’initiative de l’opérateur. Pas uniquement quand le client final veut son compte-rendu. Communiquer des informations parcellaires n’a aucun sens. Le client aura son compte-rendu lorsqu’ une information définitive pourra lui être donnée. En com de crise, sur un théâtre, on répondra à son donneur d’ordre après avoir répondu aux parties opérantes sur le lieu.

Le chaos informationnel consiste à donner une masse d’informations au leader qui ne fait plus le tri. Et qui va donc prendre les mauvaises décisions. En digital, on a tendance à appeler cela de l‘infobésité. Mais l’infobésité statique ou stockée ne fait perdre que du temps. L’infobésité en communication full duplex ou temps réel peut amener à commettre des erreurs irréparables.

Le vacarme informationnel est un bruit permanent qui fait que l’on va se focaliser sur le bruit ambiant et qu’on oublie ce qui est vital. Le vacarme informationnel peut malheureusement être entretenu par des parties qui n’ont pas la même vision partagée de l’objectif final ou de la cible à atteindre.

Prochain article, nous verrons l’usage de méthodes simples mais efficaces exportables dans le privé pour optimiser nos plans d’action.

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